TÉMOIGNAGE D'UNE ÉTUDIANTE - LES AMIS DE SOLAN
Poésie et espérance
Pour exprimer le meilleur de leurs ressentis, les poètes agencent les mots, comme dans bien d’autres domaines où l’être humain tente l’harmonie pour nous faire vibrer.
Je reste fasciné par ce mot – « harmonie » – et tout ce qu’il suggère. J’ai beaucoup goûté, étant enfant, sous les cieux nocturnes du désert, la clarté lunaire et la voûte céleste avec ses constellations plus éclatantes que nulle part ailleurs.
Rien de plus fascinant que le ciel. Le regarder nous mène aux portes de l’univers tout entier et c’est vertigineux. On comprend
mieux pourquoi l’immense vacuité nous manque dans ce monde d’effervescence tapageuse, car tout cela est poésie.
Il faudra que l’écologie, en plus de ses considérations factuelles qui font appel à des comportements respectueux de la vie, intègre la dimension immatérielle qui s’ouvre sur l’infini, la beauté et le mystère de la vie.
J’aimerais que la poésie soit tellement incluse en nous, dans nos comportements, qu’elle aille jusqu’à s’incarner dans ce que nous réalisons quotidiennement. Le temps de poétiser un monde médiocre et desséché est plus que venu.
Pierre Rabhi, Semeur d’espoirs, entretiens avec Olivier Le Naire, Actes Sud 2013, p. 132.
Bulletin de l’Association des Amis de Solan. Monastère de Solan. 30330 La Bastide d’Engras
Le chantier de janvier
Quant au chantier du 26 janvier, notre groupe est revenu en force (35 étudiants !). Avec un protocole légèrement modifié, le programme a été le même que l’an dernier à la même époque. Pourquoi une répétition de cette action ? Parce que la châtaigneraie, qui aurait applaudi si l’anatomie de ses branches le lui permettait, a crié « Encore, encore ! »
En outre, comme les châtaigniers dans la pinède ont été dégagés depuis l’an dernier, par les coupes de l’ONF ou par les soins de Mathieu Ducellier, nous les avons également amendés. Et puisqu’ils n’avaient pas eu d’apport l’année dernière, chaque cépée en a reçu une grosse dose : en tout, environ 4 tonnes de fumier ont été épandus.
Après cette opération, il restait environ 1 tonne de fumier dans la châtaigneraie principale et 2 tonnes dans la pinède. Cela fut laissé comme tas sur place: il se transformera en compost, puis en puits de carbone pour nourrir la végétation alentour.
Une stagiaire donne ses impressions
Bonjour, je me présente : je suis Bianca Grasset, une jeune étudiante de Diderot Education, ayant eu la chance – j’insiste sur la chance – de pouvoir faire une expérience de stagiaire dans l’enceinte du Monastère de Solan.
Si un jour on m’avait annoncé par avance l’expérience que j’allais vivre durant ces 3 semaines, j’aurais eu tendance à dire que ceci viendrait d’un pur conte de fée paradisiaque.
Après coup, je peux vous conter ce magnifique début d’histoire, qui aura commencé un matin d’hiver, le 30 janvier 2023 à 9 h. Un petit chaperon vert a fait son apparition à la grande porte d’entrée du Monastère de Solan. Ses premiers échanges auprès des Sœurs se firent dans un potager encore blanc du gel de la nuit… Toute frémissante devant ce qui s’ouvrait à elle, son cœur palpitait et palpita tout au long de sa présence auprès des Sœurs et bénévoles habitant dans cette béatitude.
Au détour de ces 3 semaines, le petit chaperon vert aura eu l’occasion de participer à mainte et mainte activité allant du maraîchage, l’étude des sols, l’agroforesterie, la botanique à un réaménagement de parcelle… Chaque minute vécue était un puits de savoir l’enrichissant dans différents domaines, chaque échange était source d’accroissement!
Au-delà du stage, elle aura trouvé au sein des murs du Monastère une famille remplie de pureté, bienveillance, bonheur. Elle énonce qu’elle ne remerciera jamais assez toutes ces personnes croisées lors de son premier passage cet hiver à Solan…
Voilà l’introduction d’une histoire qui prépare un futur chapitre cet été pour deux mois, de mi-mai à mi- juillet, sur l’étude des mares que les Soeurs mettent en place depuis ces quatre dernières années. Maintenant que ce jeune chaperon vert connaît la route vers ce tendre univers, elle sait s’y rendre pour rédiger quelques lignes poursuivant cette belle histoire.
Bianca Grasset
les Rendez-vous de Solan
- Samedi 1er avril à 14 h : Assemblée Générale de l’Association. Après la partie statutaire, nous aurons des nouvelles du Fonds de Dotation Pierre Rabhi et visionnerons une vidéo sur le parcours de vie de Pierre.
- Lundi 8 mai, à 10 h : Rencontre de Solan autour des châtaigniers, animée le matin par Jean-François Lalfert, castanéiculteur. L’après-midi, balade dans la forêt.
- Dimanche 27 août : Journée de la Sauvegarde de la création. Divine Liturgie à 9 h 15, pique-nique sorti du sac dans les jardins, et ensuite conférences à partir de 14 h.